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Le centre hospitalier François-Tosquelles est spécialisé dans la psychiatrie. Dans le courant du XIXe siècle, c'est un véritable lieu d'effervescence artistique et intellectuelle mais aussi de résistance. De nombreuses personnalités séjournèrent dans cet hôpital : Paul Eluard, Tristan Tzara, Gérard Vulliamy ou encore Jacques Matarasso. Aujourd'hui considéré comme le berceau de la psychothérapie institutionnelle (« Saint-Alban fut propice aux fondements de la psychothérapie institutionnelle »), il fut dirigé entre autres par François Tosquelles, Lucien Bonnafé ou encore Paul Balvet.
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La reconversion du château en hôpital
En 1821, l'héritier Christophe Théodore de Morangiès se retrouve ruiné, il vend donc le château à Sylvain Boissier. Le château devient un asile d'aliénés, sous l'impulsion d'un religieux, Hilarion Tissot, frère de l'ordre de Saint-Jean-de-Dieu. Ce dernier avait étudié la médecine et fait des séjours à l'asile de Charenton auprès de l'aliéniste Jean-Étienne Esquirol qui le disait constamment en délire. Frère Hilarion est aidé par des religieuses de Marseille et s'occupe d'abord des femmes aliénées enfermées dans les tours de la porte d'Aigues-Passes, à Mende. Mais Hilarion Tissot gère mal l'asile, aussi, à partir de 1824, le préfet de la Lozère décide son acquisition par le département.
Ce n'est qu'en 1838 qu'une loi oblige chaque département à avoir son asile pour recevoir les aliénés.Le château étant devenu rapidement trop petit, des bâtiments sont construits autour au XIXe siècle.
En 1888, le philanthrope Théophile Roussel propose d'acquérir la ferme du Villaret pour en faire une colonie agricole recevant des malades.
L'asile reçoit de plus en plus de malades : 300, en 1874, 600 en 1900, venant de toute la France.
En 1941, le psychiatre catalan François Tosquelles arrive à Saint-Alban. Il marquera profondément la vie de l'hôpital qui prendra d'ailleurs son nom plus tard. Durant la Seconde Guerre mondiale, outre Tosquelles, plusieurs personnalités seront internées au château. En effet, l'hôpital est alors utilisé pour accueillir aussi bien les malades que les résistants et les clandestins. Parmi ces personnalités on retrouve le philosophe Georges Canguilhem, le poète Paul Éluard, Tristan Tzara, Gaston Baissette ...
Saint-Alban et la résistance
L'hôpital abrite des 1943 un mouvement de résistance clandestin, il est animé par les docteurs Tosquelles et Bonnafé. Pendant la Seconde Guerre mondiale, la France est occupée. Les religieuses, les médecins, le personnel et les patients accueillent, cachent et soignent des maquisards blessés et des réfugiés.
Saint-Alban est loin des grandes villes et isolé dans la campagne. Ainsi, cela favorise la rencontre de nombreux clandestins fuyant les régimes nazis ou franquistes, des intellectuels, médecins et hommes de lettres. Tout ceci forme un riche brassage intellectuel.